Vous avez fait le tour de ce que pouvait offrir le 35mm, et vous avez envie de découvrir de nouveaux horizons? Le moyen format argentique offre une large panoplie de formats différents, puisque la taille du négatif va dépendre de l’appareil utilisé et non pas de la pellicule photo elle-même.
Ce guide d’achat mis à jour en mai 2024 vous aidera à vous y retrouver!
Pour celles et ceux qui ne savent pas ce qu’est le moyen format, je vais le présenter brièvement. Si vous vous intéressez à la photographie argentique, vous connaissez déjà certainement le 35mm, qui fut le format le plus populaire pendant des décennies (le film dans une petite capsule en métal que nos parents utilisaient).
Ce format est compact, mais n’offre pas une taille de négatif très large dès que l’on veut faire de grands agrandissements. Le moyen format utilise un film que l’on nomme film 120, qui possède une largeur de 6.5cm.
Puisque la taille du film est plus grande, l’image nécessite un moins grand agrandissement lorsque l’on souhaite la tirer, ce qui donnera des images plus nettes.
Quel appareil photo moyen format argentique choisir?
L’objectif de ce guide est de vous offrir un aperçu global de ce que vous pourrez trouver sur le marché de l’occasion (et parfois du neuf) avant d’acheter votre premier appareil moyen format argentique.
Les prix sont souvent beaucoup plus élevés que pour le 35mm, mais cette différence de tarif a toujours existé. Il existe plusieurs types de boîtiers qui s’inscrivent dans différentes catégories que je vais présenter par la suite.
Chacun possède ses avantages et ses inconvénients. À vous de décider par où vous voulez commencer dans le merveilleux univers du moyen format et là où votre budget vous permet d’aller…
Les T.L.R. (twin lens reflex)
Les appareils TLR sont dotés de 2 objectifs ayant la même longueur focale. La première lentille sert à photographier, comme sur votre reflex, et la seconde permet pour la visée à travers le viseur qui, le plus souvent, est un système de visée de poitrine (en anglais: waist level viewfinder).
La majorité des TLR ne possède pas de système de mesure d’exposition. Il vous faudra utiliser un posemètre ou alors la règle de Sunny 16 pour exposer correctement vos images!
Le format d’image délivré par ces caméras est carré. Vous aurez ainsi 12 images de 6cm x 6cm sur un film 120 classique.
Entrée de gamme
Pour les personnes désireuses d’investir avec un tout petit budget dans le monde des TLRs, il existe quelques boîtiers intéressants, bien que leurs finitions soient souvent dignes d’un jouet…
L’un des boîtiers de base intéressant est le Holga TLR. Je vous le dis tout de suite, c’est un bout de plastique, mais c’est aussi l’une des options la moins chère (environ 60-80 Euros sur Ebay ). Il produit des effets aléatoires à la prise de vue (grâce à son objectif vraiment pourri) mais qui peuvent avoir leur charme.
Un peu plus cher, mais aussi beaucoup plus sérieux et avec une meilleure finition, le Seagull TLR fabriqué par The Shangai General Camera Company en Chine est intéressant. Pour environ 120-150 euros vous pourrez faire vos premiers pas dans le moyen format avec un appareil TLR.
Moyen de Gamme
À ma connaissance, il n’y a pas beaucoup d’appareils dans cette gamme de prix. Il faut tout de suite investir plus si vous voulez le haut du panier. En effet, beaucoup d’appareils sont maintenant dans la catégorie collection et coûtent donc beaucoup plus cher.
Un boitier que l’on retrouve souvent cité est certainement le Yashica Mat 124G, copie japonaise des Rolleicord mais qui reste, pour moins de 300 euros, la meilleure option pour cette gamme de prix. En plus, le boitier possède une cellule permettant de mesurer l’exposition (attention à l’achat sur le marché de l’occasion, les cellules sont souvent défectueuses). La finition n’est pas aussi bonne que celle d’un Rolleicord mais le rapport qualité-prix est intéressant.
Vous pouvez toujours essayer de dénicher un Rolleicord pour quelques centaines d’euros. Les plus récents sont les Rolleicord Vb. Comptez entre 200 et plusieurs milliers d’Euros selon l’état et le modèle.
Haut de gamme
On trouve beaucoup d’appareils très intéressants dans cette catégorie.
Les Mamiya C220 et C330 sont parmi les plus performants. Un de leurs avantages majeurs est d’être les seuls TLR pouvant changer d’objectif! Leur qualité optique n’est peut-être pas aussi bonne que celle d’un Rolleiflex, mais elle reste excellente. L’interchangeabilité d’objectif a un coût: les boîtiers sont beaucoup plus gros et assez lourds. Ils restent cependant très agréables à utiliser.
Il faut compter entre 350 et 500 euros pour un appareil en bon état avec un objectif.
Les boitiers Rolleiflex sont les TLR avec la meilleure finition (c’est aussi la marque historique de ce type d’appareil photo). Les moins chers sont les Rolleicord f/3.5.
Il existe deux ovnis dans cette marque: le Tele-Rolleiflex et le Wide-Rolleiflex, qui coûtent chacun plus de 700-1000 euros au minimum sur le marché de l’occasion.
Si vous avez de l’argent à l’infini, pourquoi ne pas investir dans un Rolleiflex f/2.8 des années 2000? À plus de 4000 euros, vous aurez la Rolls-Royce des TLRs.
Les appareils moyen format modulables
Si vous n’aimez pas l’idée d’avoir un seul objectif, de devoir viser par le dessus, ou que le format carré n’est pas pour vous, il existe d’autres alternatives. La marque Hasselblad a lancé un système modulable, qui aura fait les beaux jours du moyen format.
Il existe de nombreuses options dans cette catégorie d’appareils photo. Ce qui va changer est le format des images que délivre l’appareil.
En effet, selon le type de boitier, vous aurez des images de taille 6×4.5cm , 6x6cm , 6x7cm et même 6x8cm ou plus (mais c’est plus rare).
Vous trouverez plusieurs types de dos, de viseur et tout autres accessoires pour chaque système.
Moyen format argentique 6×4.5
Dans ce format, vous trouverez les boîtiers les plus récents (certains étaient encore produits dans les années 90). Ils ont connu les plus grandes avancées technologiques et sont généralement bourrés d’électronique. Beaucoup d’entre eux sont même dotés d’un autofocus (ce qui était rare dans les moyens formats) mais sont beaucoup plus chers.
Dans les options les moins chères, avec le moins d’électronique, vous trouverez les boîtiers de la marque Kiev (ukrainien) qui sont assez faciles à trouver sur les sites d’occasions. Par exemple, le Kiev 88.
Le Mamiya 645 Pro TL offre un des meilleurs systèmes de ce format. Avec son viseur offrant la mesure d’exposition, sa poignée verticale et sa grande gamme d’objectifs, il est un appareil très polyvalent. Comptez entre 500 et 1000 euros selon la quantité d’accessoires et d’objectifs inclus dans le kit.
Le Pentax 645N ii est également un excellent choix. Encore plus compact, il a l’inconvénient de ne pas avoir de dos interchangeable. C’est un boitier que le photographe brésilien Sebastiao Salgado utilisait beaucoup pour ses photos de paysages.
Si vous voulez un boitier avec autofocus, je vous suggère de regarder la Mamiya 645 AFD version 2 ou 3, qui a de bons objectifs et une finition assez solide. Cependant ces boîtiers et leurs objectifs coûtent relativement cher, et le côté tout automatique casse un peu la lenteur si particulière de l’argentique et encore plus du moyen format.
Moyen format argentique 6×6
Le plus célèbre (et malheureusement le plus cher) est le système Hasselblad. Il existe même certains boîtiers Hasselblad qui acceptent des dos numériques, vous pouvez ainsi installer un dos Phase One ou Leaf sur votre système moyen format (on parle ici de matériel coûtant plusieurs dizaines de milliers d’euros).
Les modèles indémodables de chez Hasselblad sont le 500cm avec un objectif Planar 80mm. Il s’agit d’un moyen format argentique des années 60-70 avec une très bonne fabrication. On peut en trouver pour 1200-1500 euros en bon état avec un viseur de poitrine, un 80mm, un dos pour film 120.
Si vous avez plus d’argent, le 503 CW est un superbe boîtier, plus récent et offrant quelques avantages notamment pour la photo de studio. Mais le prix peut être dissuasif Sur le marché de l’occasion les tarifs des boitiers ayant beaucoup monté entre les années 2010 et 2020.
Un autre Hasselblad, plus exotique, est le sublime 903SCW qui possède un seul objectif, un grand-angulaire, pour le paysage.
Moyen format argentique 6×7
Le roi du 6x7cm est certainement Mamiya avec son système de Revolving Back (dos pouvant passer du mode portrait au paysage sans tourner le boîtier). Deux boîtiers d’exceptions sont les Mamiya RB67 et RZ67.
Le premier est plus ancien et offre un système tout mécanique avec des objectifs fabuleux.
Le second date des années 80 (le Mamiya RZ67 pro iiD date de 2004 et accepte les dos numériques), embarque davantage d’électronique et a également des objectifs avec un piqué bluffant!
Un must en studio, un tank sur le terrain : avec objectif, viseur et boîtier, il faut compter plus de 2.5kg… pas très pratiques à main levée!
Les moyen format télémétriques
Si la taille et le poids des appareils que j’ai présenté vous ont effrayé, les appareils télémétriques (en anglais : rangefinder camera) devraient vous plaire!
Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un appareil télémétrique, la différence notable avec un reflex est le mode de visée. Vous ne voyez pas exactement ce que l’appareil va prendre en photo. En effet, le viseur n’est pas comme sur la visée reflex (qui voit à travers l’objectif). Il faut donc un certain temps d’adaptation pour bien connaître ce que « voit » votre appareil par rapport à ce que vous voyez dans le viseur!
On adore ou on déteste ce système!
La marque la plus célèbre pour cette catégorie d’appareil est Fujifilm, qui a par ailleurs produit un boîtier moyen format neuf (le Fuji GF670), en 2008!
Il existe des dizaines de modèles différents, qui sont listés sur l’excellent site Camerapedia (en anglais).
Deux boîtiers intéressants en format 6×9: le Fuji GS690III qui est équipé d’un objectif 90mm f/3.5 et le GSW690III (GSW= Super Wide) qui est doté d’un objectif grand angle 65mm f/5.6. Les deux modèles acceptent des films 120 et 220.
Vous trouverez ces caméras pour un prix allant de 800$ à 1200$ selon le modèle et l’état de l’appareil.
Vous allez me dire que 65mm ce n’est pas un grand angle… mais il faut se rappeler que l’on est dans du moyen format ici, en plus du 6×9! Donc en équivalent 35mm (comme votre reflex numérique), il s’agit en fait plus d’un 28mm, ce qui est déjà beaucoup mieux.
Pour vous y retrouver, voici un petit tableau des conversions de formats selon la taille de votre moyen format.
Attention aussi au format 6×9: tous les agrandisseurs ne permettent pas de tirer un si grand format! Si vous prévoyez de faire des tirages en chambre noire, vérifiez avant que vous puissiez utiliser ce format.
Le roi des 6×7 télémétriques est le Mamiya 7. Le boîtier accepte plusieurs objectifs (au nombre de 5: un 43mm, un 65mm, un 80mm, un 150mm et un téléobjectif 210mm), tous avec une qualité optique irréprochable. Très compact, il s’agit du boîtier idéal pour le voyage et pour ceux qui veulent s’équiper léger. Par contre la demande sur le marché de l’occasion est forte et les prix sont très élevés!
Comptez plus de 1000$ pour un Mamiya 7 en bon état sans objectif (et presque 1000$ par objectif….). La version la plus récente est la Mamiya 7ii.
Il existe aussi une version au format 6×6, la Mamiya 6, tout aussi bonne!
Un boîtier un peu mis de côté et qui pourtant mérite toute notre attention est le Bronica RF645. Il s’agit d’un appareil produit jusqu’en 2005. Il est resté longtemps dans l’ombre du fabuleux (et coûteux) Mamiya 7. Assez difficile à trouver sur le marché de l’occasion, surtout avec un objectif grand-angle.
L’un des appareils avec la plus belle optique est sans doute la Makina 67. Doté d’un 80mm f/2.8 Nikon, il s’agit-là d’un appareil à soufflet produisant des images incroyables au format 6×7. Il est doté d’une cellule incorporée pour la mesure d’exposition, mais qui est très fragile.
La valeur sur le marché de l’occasion est encore très haute. Il existe aussi une version « wide », encore plus dispendieuse.
Appareils au « look » reflex
Pour terminer ce guide d’achat du moyen format argentique, il y a encore un boîtier que j’aimerai présenter, qui ne rentre dans aucune des catégories citées précédemment: le Pentax 67 !
Il s’agit de l’un des rares reflex moyens formats. Mais même si on parle de reflex, ne vous attendez pas à un boîtier aussi petit que votre DSLR, on a ici du format 6×7, c’est grand et ça prend de la place!
Le Pentax 67 offre une panoplie d’objectifs comme tout bon système reflex, avec un boîtier gigantesque, mais qui se tient bien en main (quoique très lourd…). La version la plus récente (et la plus intéressante, et cher.. ces critères allant toujours de pair) est la Pentax 67II.
Voila qui conclut ce guide sur les appareils photos argentique moyen format. Il n’est pas parfait, il n’est pas exhaustif, le nombre de système moyen format étant très vaste! Mais il vous aura permis de découvrir les options qui s’offrent à vous si vous désirez découvrir les joies d’un format bien plus intéressant (du point de vue de la qualité d’image) que le 35mm!
N’hésitez pas à me faire part de vos impressions sur certains boîtiers ou si vous pensez que j’ai oublié un appareil qui mérite le coup d’œil!
Où acheter un appareil photo moyen format argentique?
Maintenant que vous avez une meilleure idée des options d’appareils photo moyen format argentique qui existent, vous avez peut-être envie d’en acheter un ! La vaste majorité des appareils sont d’occasions en 2023, mais on peut tout de même trouver de bonnes affaires en cherchant un peu.
Voici quelques pistes pour trouver la perle rare qui vous permettra de découvrir ce format de pellicule et la qualité des images produites par rapport aux appareils 35mm.
En France
- Ebay – un des plus grands sites d’enchères au monde
- Le Bon Coin – plusieurs annonces dans la section
- Facebook Market – on y trouve parfois des bonnes annonces localement
- Occasion Photo – liste plusieurs appareils argentiques
Excellent article ! Je suis à la recherche d’un moyen format pour passer sur une gamme supérieure à mon Lomo Diana qui me suis depuis quelque temps et votre article balaye toutes les zones d’ombres qui pouvaient exister dans mon esprit !
Merci pour cet article. Les niveaux de gammes sont peut être à revoir, mais il n’en reste pas moins très interessant.
Petite précision: « le Pentax 67 ! Il s’agit de l’un des rares reflex moyen format. ». Ca n’est pas vrai, les modèles Hasselblad et Mamiya 645 sont eux aussi des réflex SLR.
Ils ne ressemblent pas forcément à un Nikon F mais ils font parti de la mm famille!
Bonjour Paul,
je me suis mal exprimé, en effet ce que je voulais dire c’est qu’il s’agit du seul appareil avec la forme d’un reflex 24*36mm.
Autre option : un Mamiya C330 avec 3 objectifs 55, 80 et 135mm et un prisme a cellule (a visée horizontale du coup) c’est un budget et un poids dans le sac +/- équivalent au GS-1 pour de la superbe photo mais en 6×6 seulement et sans changement de dos a la volée. Depuis que j’ai le GS-1 j’avoue je le laisse un peu au placard…
Peut-etre un peu plus flexible qu’un Fuji a optique fixe et moins cher qu’un Mamiya 7 ?
Bonjour je suis fan absolu du Bronica GS-1 (grand oublié de ce test !) : dans mon sac a dos avec 3 objectifs 50mm, 100mm et 200mm, un porte filtre et les adaptateurs pour chaque objectif, poignée rapide, 2-3 dos films, prisme a cellule, presque aucune photo ne lui résiste. Le tout pour moins de 1000 euros tout compris (qui dit mieux ?), plus léger que le Mamiya, moins cher que les autres moyens format équivalents, et un vrai viseur reflex 100% et un vrai mode A qui marche parfaitement. Aujourd’hui tout compris avec le coût des films, du développement et du scan (6×7@4000dpi Ça dépasse toujours les meilleurs « full frame » numeriques) je m’en sort pour moins cher que si j’avais investi dans du numérique. Ah oui j’ai pas de mode rafale… :)
Bonjour,
Bon article synthétique, mais 2 « oublis » AMHA :
1- Interressants pour les photographes peu fortunés : les folding entre 1930 et 1960 : Isolette, Iskra, Perkeo, Baldax, Zeiss Ikon et pléthore d’autres modèles à moins de 150€ en excellent état pour débuter en 4,5×6 6×6 ou 6×9 avec des résultats très corrects.
2- Vous avez cité les fuji GS (télémétriques mono-objectifs) mais pas la gamme précédente des G/GL690 en 6×9 (GM670 en … 6×7 et même GL680 en …6×8), télémétriques à objectifs interchangeables (55mm, 65mm, 100mm,150mm, 180mm) solides, fiables et optiquement très bons, le tout pour moins de 500€ (en excellent état) pour le boîtier +1 objectif.
« En même temps » il est difficile de TOUT présenter …
Franck.
Un gros oubli Steven, un très gros oubli :
Le Mamiya Press
Presque indestructible, réparable à l’infini.
Bonjour, moi qui ne suis pas un spécialiste, je trouve les deux pages très instructives accompagnées de jolies photos avec les commentaires, très accessibles cependant les MAMIYA C220 et 330 pro que l’on trouve en très bon état pour un coût accessible. Etant moi même à la recherche d’un moyen format accessible autre que ceux cités précédemment, j’aimerai que vous mettiez en ligne des pistes de recherche, car les sites vendeurs ne sont pas légion et en général financièrement élevés. peut être existe il des sites moins onéreux. Merci.
PS: les commentaires aussi sont intéressant, ils évoquent d’autres pistes en particulier pour le MAMIYA press.
Bonjour Miler, je viens d’ajouter quelques pistes de recherche pour dénicher un appareil photo moyen format argentique, en France et au Québec. Bonne chance dans vos recherches, il faut être patient pour trouver de bonnes occasions!
Bonjour, merci de m’avoir lu et apporté des pistes. Je répète, la présentation que vous faites photos à l’appui de vos textes sur les moyens formats est instructive et simple à décoder.
Bonjour,
Je suis d’accord avec les autres commentaires pour dire qu’il y a des erreurs (confusion reflex et boitier de style reflex 24×36 par exemple). On pourrait facilement dire qu’il part du principe que tout le monde a plusieurs milliers d’euros à mettre dans un appareil et qu’on balaie du revers de la main toutes les alternatives moins chères car il y en a et même beaucoup !
Tout d’abord, il y a les historiques avec les box qui ont d’abord existé chez Kodak qui a inventé le format 120 mais aussi ensuite avec une myriade de marques dont des françaises. Il ne faut pas croire que ces box ne servent aujourd’hui plus qu’à être des objets de déco (quelle tristesse qu’un appareil photo en déco ou dans une vitrine …). J’en utilise régulièrement quelques une de chez Kodak et on peut avoir des photos intéressantes.
Si on reste chez Kodak, il y a eu après-guerre de nombreux appareils en bakélite qui sont très beaux à défaut d’être sophistiqués. Comme les box, on a souvent une mise au point fixe avec, parfois, une sorte de loupe pour les photos de près. Ça semble faiblard mais ça fonctionne, surtout grâce au fait qu’en 6×6 ou en 6×9 on a un grand négatif … Il y a aussi d’innombrables marques dont des européennes.
Si on veut passer à une gamme supérieure, il y a beaucoup d’appareils à soufflet qui ont des objectifs bien meilleurs et la possibilité de régler la distance de façon précise. Il est conseillé d’avoir un télémètre dans la poche. Là encore, il y a des français comme Royer ou Pontiac pour citer ceux que j’utilise. Ces deux appareils ressemblent à un Fuji 6×9 mais une fois repliés, il ont la taille d’un Polaroid SX-70 ! Le moyen format dans une poche, c’est la classe …
Je recommande aussi les Zeiss-Ikon qui ont des optiques extraordinaires et des télémètres couplés pour certains modèles. Il y a là de quoi faire de très belles photos pour un budget de plusieurs centaines d’euros et en évitant un matériel très lourd qui, bien souvent, nécessite l’usage d’un trépied.
Pour les TLR, il y a là aussi le choix de dizaines de marques européennes, américaines et japonaises. Je n’en citerai qu’une : Semflex. C’est une marque française, j’en utilise deux (un à objectif de f/4.5 et un à f/3.5) et il permettent de faire de belles photos pour un budget inférieur à 100 euros.
Et puis ils y a les « toy cameras » qui n’ont été esquissés dans l’article qu’au travers d’un Holga TLR qui est une version anecdotique du Holga 120. Je suis justement en train d’essayer de tirer le meilleur d’un Holga 120 N et on sort certainement du cadre de cette article où moyen-format signifie qualité exceptionnelle de photos mais j’aime les défis et faire de belles photos avec un Holga tout plastique en est un ! Je recommande l’utilisation d’une pellicule 100 iso n&b avec un stand dev.
Il y a un autre appareil pourtant connu qui manque ici : le Lomography Diana F+. J’en vois déjà qui rient sans doute mais je leur conseille de le tester avec l’objectif Premium en verre qui permet de faire des photos parfois bluffantes vu le prix de l’engin. Et le Diana F+ a un autre atout : en enlevant l’objectif, on a accès à la photographie « pinhole », autrement dit la sténopé qu’il eut été intéressant d’aborder également dans l’article.
Pour finir, l’article est bien au sujet du « moyen format » et oublie donc le format 127 ou 620 par exemple. Les 620 sont souvent des évolutions de box ou appareils à soufflet. Le format 620 a été à la mode de la fin des années 30 à un peu après la guerre et utilise juste des bobines à tiges plus fines et donc il est possible de rebobiner un film 120 sur une bobine 620 facilement.
Le format 127 est plus délicat car peu de pellicules sont disponibles actuellement et l’idée de découper du film 120 ne m’inspire pas, même si certains le font. En effet, le film 127 est une réduction du film 120. Lancé juste avant la guerre 14 avec le Kodak Vest Pocket, cet appareil est une légende et a été très important pour nous permettre d’avoir des photos de la Première Guerre Mondiale. J’utilise parfois le Model B de 1925 qui fait de super photo et qui replié (il est à soufflet a la taille d’un smartphone !
Pour les appareils 127, il y a aussi de tout : de super Zeiss-Ikon et des appareils jouets, des TLR de chez Rollei mais pas seulement ! Bref, un format intéressant, les photos sont suivant les appareils des 6,5 x 4 (pas loin du 6 x 4,5) ou du 4 x 4 voire pour des cas plus rares du 4 x 3.
Bref, de quoi s’amuser ou faire de super photos pour des budgets très différents. N’hésitez pas à venir voir des exemples ou me questionner sur Instagram ( @jaidespellicules ).
Merci Christian pour cette mine d’information supplémentaire! Je n’ai pas dressé une liste exhaustive et j’ai surtout fait mention des appareils plus « professionnels » que l’on peut encore trouver sur le marché de l’occasion. Mais vous avez raison, il existe une multitude d’autres caméras.
Merci pour votre contribution très riche!
De rien Steven, j’ai même oublié les Pentacon 6 et Kiev 60 qui sont à mettre dans la catégorie du Pentax 6×7 à un budget moindre cependant.
Un très bon plan : les foires au matériel photo qui ont lieu régulièrement en France, et notamment celle de Bièvres, début juin. On y trouve de tout, à tous les prix mais souvent moins cher que dans les magasins, et la plupart des vendeurs sont des professionnels ou des amateurs éclairés jamais avares de conseils.
Il est conseillé de venir en sachant déjà ce que l’on cherche et en ayant une bonne idée des prix.
600€ la Hasselblad 500 cm, viseur et objectif… si seulement!
Bonjour Jean! J’ai revu les prix dans l’article, car en effet je n’avais pas mis à jour cette information. Il y a encore quelques années, on trouvait (tout du moins au Québec) des 500CM pour ce prix sur le marché de l’occasion. J’ai constaté dans les 4 dernières années une nette augmentation des tarifs (et notamment des Mamiya RB67 et RZ67)
merci pour cet article. J’use du 35 car photos de barouds bien que le moyen format me taquine de plus en plus. Justement ma famille m’a confiee hier des photos des annees 50 rechappées d un incendie, brulées un peu sur les bords mais ca va. Le format c’est du 6/9, les surfaces emultionnees font 5.5 par 8. Je ne parviens pas encore à les numeriser sur un epson 4990, il capte rien pourtant en transparence elles semblent nickel. Je me dis je vais tester direct en chambre noire mais la encore la guigne, le porte vue est en 6/7. Bon ce n’est que le premier jour de casse tête. Je serai aussi curieux de savoir quel boitier et pellicule utilisait le photographe, la gamme de gris est superbe, son contact au sujet tout comme la composition, du regal